C’est à partir du 27 de ce mois que les choses sérieuses de la Ligue des champions vont commencer pour l’Espérance Sportive de Tunis.
Désormais, il n’y aura plus de match dont l’issue finale n’est en vérité qu’un secret de Polichinelle comme ce fut souvent le cas avec les premiers tours et même devant le CSConstantine en quarts de finale (3-2 et 3-1).
Dans moins de deux semaines, les choses vont se corser au maximum pour le champion d’Afrique en titre, dont les chances d’accéder à la finale de la plus prestigieuse des compétitions continentales vont être égales à celles du Tout-Puissant Mazembe, un des clubs les plus capés d’Afrique (5 titres) surtout durant les dix dernières années grâce à ses trois trophées de 2009, 2010 et 2015. On sera en plein dans les épisodes hitchcockiens où les minutes s’écouleront comme des éternités.
Des atouts à profusion
Avant d’en arriver là, essayons d’abord d’analyser les deux dernières prestations de l’EST face aux Algériens du CSConstantine que les «Sang et Or» ont magistralement domptés. C’est que contrairement à ce qu’on pouvait croire, le représentant algérien était quand même difficile à manier. L’EST n’a pu avoir raison de lui qu’après avoir sorti le grand jeu et usé de toute sa riche expérience.Au cours des deux matches (aller et retour) de ce quart de finale, remporté avec mérite par les protégés de Mouîne Chaâbani, il y a quelques points sur lequels il faudra broder à l’avenir.
Il y a d’abord l’aisance et le professionnalisme visiblement bien acquis par les «Sang et Or» qui, contrairement au passé, ont plus de confiance en leurs moyens. Mieux encore, ils jouent dans la peau du virtuel champion. Cela devrait être d’un apport de taille contre les Congolais qui, eux aussi, se considèrent comme des intouchables, vrais «tout-puissants». Désormais l’ascendant psychologique fera, à coup sûr, toute la différence surtout lorsque deux titans s’affrontent. Gare à celui qui aura froid aux yeux !
Bguir, l’homme de Radès
Ensuite, il y a le fait que l’ensemble espérantiste est devenu mieux étoffé qu’avant sur le plan humain. Outre le talent confirmé de Youssef Blaïli, Anice Badri, Yassine Khénissi, Coulibaly, Kom et Aymen Ben Mohamed, pour ne citer que ces quelques cadres de l’équipe, il y a la «renaissance» de Saâd Bguir qui, une fois de plus, a prouvé qu’il peut faire la différence à lui seul grâce à sa panoplie technique et à sa redoutable frappe de balle qui fait souvent mouche. Ce joueur est un vrai «gisement» qui ne demande qu’à être bien exploité après avoir été remis en confiance.
Ses quatre buts face à Al Ahly en finale de l’édition 2018 et contre le CSConstantine avant-hier à Radès (2 buts à chaque match) prouvent qu’il est devenu une arme sophistiquée qu’il faudrait exploiter à bon escient surtout à Radès où l’équipe est appelée à faire le jeu.
Travailler davantage la constance
Tout cela nous conduit à affirmer que l’Espérance est plus que jamais dotée de beaucoup d’atouts susceptibles de lui baliser la route pour un deuxième sacre de suite (le quatrième de son histoire). Elle a un effectif très riche, un évident ascendant psychologique étant le champion redouté et respecté et surtout l’expérience qu’on enviait à un certain Ahly d’Egypte.
Seulement d’ici le 27 courant , il y a un point qu’il faudrait bien travailler si on veut vraiment éviter toute mauvaise surprise face au TPMazembé : la constance du rendement des joueurs. Car pas plus loin qu’avant-hier, Anice Badri et Yassine Khénissi, deux des grands ténors de l’EST, étaient quasiment muets, alors que toute l’équipe carburait à plein régime. Dorénavant, l’irrégularité ne sera plus permise car on aura affaire aux gros calibres de l’Afrique contre lesquels chaque joueur doit exécuter sa partition au même rythme que les autres pour ne pas être à l’origine de fausses notes.
Amor BACCAR